Le Porte-parole du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions, le Colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi, est monté une nouvelle fois au créneau hier soir à Libreville , pour dénoncer avec amertume l’utilisation abusive de l’image du président de la transition, Brice Clotaire Oligu Nguema, par les associations et partis politiques et l’activisme autour du référendum alors que la campagne n’est pas encore ouverte.
Après le 15 mars dernier, le porte-parole du CTRI vient de taper encore du poing sur la table à la faveur de son communiqué N°067 hier soir à Libreville, pour rappeler à l’ordre les partis politiques et les associations qui utilisent abusivement l’image du président de la transition dans leurs manifestations respectives tout en appelant même le « Oui » au référendum alors que la campagne n’est pas encore ouverte, mettant ainsi en mal l’unité et la souveraineté nationale que le Président Oligui Nguema est censé incarner. Des pratiques d’un autre âge qui relèvent de l’héritage du régime déchu, et que les membres du CTRI ne sauraient tolérer. ”Laisser le peuple s’exprimer et à ne pas mêler le CTRI et le Chef de l’Etat à leur activisme”.
Un appel qui ne tombera pas certainement dans les oreilles des sourds.
Sauf que le CTRI n’est pas censé ignorer ces appels du pied. Car, derrière cet activisme des Associations et partis politiques se trouvent des gros enjeux financiers en cette période fatidique de la transition notamment le partage en perspective de la cagnotte électorale du référendum estimé à 27 milliards de francs CFA. Donc, c’est ce qui justifierait l’agitation actuelle sur le terrain des partis politiques et autres associations, qui parlent en prose et en vers, en faisant semblant de soutenir avec la dernière énergie le Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Alors qu’il n’en est rien . Et que leur véritable préoccupation résiderait sur le partage de la manne électorale des 27 milliards de francs CFA. C’est justement la réalité actuelle du terrain politique que les militaires font fi d’ignorer . En couvrant ces différentes activités des Associations et autres partis politiques se réclamant des accords d’angondjé et autres, tous vous diront en ‘’off’’ attendre les moyens du Président de la Transition ou de ses frères pour jouir » enfin de l’essor vers la félicité » à leur manière. Donc, la mise en garde du CTRI hier à Libreville sur l’utilisation abusive de l’image du Président Oligui Nguema risque encore d’être contre-productive comme le 15 mars dernier, tant que le nœud du problème qui est celui du »nerf de la guerre »’ n’est pas réglé surtout en cette veuille du référendum où le même président de la transition sollicite le suffrage des populations pour un ‘’Oui’’ massif à l’adoption de la nouvelle constitution. Autrement dit; la campagne électorale au Gabon rime avec le business politique. Et tous les profito-situationnistes sont vent debout, pour tenter de réaliser de bonnes affaires en faisant croire au Président de la transition par toutes les voies que son maintien à la tête du pays après le référendum ne dépendrait que d’eux, faisant même fi des circonstances de sa prise de pouvoir le 30 Août 2023 avec ses frères d’armes du CTRI. Un chantage fallacieux qui a bien fonctionné avec le régime Bongo père et fils. Chantage renforcé par celui entretenu par des apprentis sorciers, des pseudo-marabouts et autres pseudo-prophètes, marchands d’illusions, qui prédisent des malheurs imaginaires pour engranger plus de pactole si leurs gris gris ne sont pas prise en compte par leurs victimes. Donc, il revient au CTRI de redoubler de vigilance à ce niveau en ne cédant pas à ce genre de chantage qui a maintenu le pays dans l’abime avant le coup de libération.
Selon certaines sources concordantes sous couvert d’anonymat, les associations et partis politiques proche du palais du bord de mer du régime déchu étaient bien nantis. Une association à caractère politique pouvait engranger entre 100 et 300 millions de francs CFA à leurs responsables en période électorale, et les Ajèviens de Brice Lacruche Allihanga ne nous démentiront certainement pas. Sans oublier, certains leaders de partis politiques qui démissionnaient de l’opposition pour regagner le régime en place. Mieux, un leader »jeune » des quartiers sous intégrés défendant l’image du Président de la République pouvait engranger entre 10 voire 30 millions par mois sous prétexte qu’il devait entretenir ses membres. Et un chiffre qui était multiplié dix fois dans les partis politiques, d’où le nombre élevés de partis politiques ( 104 partis) avec le régime déchu pour un pays de moins de 2 millions d’habitants. C’est cela la triste réalité vécue des décennies durant dans le monde politique Gabonais. Une triste réalité que le CTRI devra gommer pour investir cet argent dans les projets sociaux . Et le ‘’ Oui au référendum ’’ déclaré illico presto du Parti Démocratique Gabonais n’ayant plus de moyens de survie pourrait s’inscrire dans ce registre. .
Rufin Martial Oke Nze