Longtemps annoncé par le Chef de l’Etat, président de la transition le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son discours, d’investiture du 4 septembre 2023, c’est en chœur autour de son initiateur que le dialogue national inclusif s’est ouvert ce 2 avril 2024 au palais des sports de Libreville, en présence d’un invité de marque, en la personne du président Centrafricain, le professeur Faustin Archange Touadera, en sa qualité de président en exercice de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et facilitateur désigné par ses pairs pour la transition au Gabon.
C’est dans un palais des sports plein comme un œuf que la messe tant attendue par tous les gabonais et la communauté internationale a déroulé toutes ses étapes. Après la levée des drapeaux suivie de l’exécution de l’hymne national, le chef de l’état a installé le président du dialogue national inclusif tout renvoyant son bureau et lui-même à l’exercice de leur mission.
Si dans son allocution de circonstance, Monseigneur Jean Patrick IBABA, président de ce conclave qui a remercié les plus hautes autorités pour la confiance accordée à sa modeste personne pour diriger ces travaux, il n’en demeure pas moins que la tâche pour y arriver semble ardue. Pour lui, les différents acteurs cooptés pour ce dialogue ont là, une occasion inouïe de léguer à la postérité, un Gabon plus juste et avec des textes solides, impersonnels et durables. Le prélat a suggéré qu’au cours de cette rencontre, les échanges devront préserver la cohésion sociale afin d’éviter d’entacher le vivre ensemble. Le président du dialogue a poursuivi en appelant de tous ses vœux, d’éviter des passions excessives, la haine inutile et avoir toujours en mémoire, la conscience du bien commun, celui-là même qui forme une communauté sociale.
Quant au président centrafricain qui s’est adressé au peuple gabonais, il s’est réjoui de l’accueil qui lui a été réservé depuis son arrivée en terre gabonaise, et a remercié son homologue gabonais pour avoir respecté à la lettre ses propos au lendemain du coup de libération du 30 août 2023. Le professeur Faustin Archange Touadéra qui est revenu largement sur le long processus ayant abouti à la levée des sanctions de la CEEAC qui frappaient le Gabon a déclaré que lorsqu’on a le pouvoir, on est reconnu par ses actes et non par ses paroles. En d’autres termes, l’hôte du Gabon a voulu faire entendre raison aux populations qui ont souvent cru que tout se faisaient sur un coup de baguette magique. Il a salué l’action du CTRI qui a évité un déluge au Gabon par un acte de bravoure au sortir des dernières élections présidentielles. Pour lui, les enfants du Gabon doivent conjuguer le même verbe pour ne pas tomber dans les travers de la division qui causent d’énormes dégâts ailleurs. En conclusion, le président centrafricain a laissé entendre que ses pairs de la sous-région suivent attentivement le processus entamé au Gabon et qu’ils en étaient largement satisfaits. D’où ses encouragements à l’endroit de rester sur la même longueur d’ondes afin de respecter le calendrier annoncé.
Avant de prononcer son allocution d’ouverture de ce dialogue, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a sollicité une minute de silence en mémoire des vaillants compatriotes qui auraient bien voulu voir la naissance d’un Gabon nouveau. Le chef de l’Etat a déclaré que depuis la conférence nationale de 1990, toutes les rencontres initiées pour soi-disant taire des querelles internes n’ont eu de but que le partage du gâteau. Pour lui, rien n’était destiné au bien-être des populations et c’est la raison pour laquelle ces différentes messes se sont soldées par des échecs cuisants et de mort d’hommes. Il a laissé entendre qu’il n’en saurait être le cas du présent dialogue. Mieux, il a souhaité qu’au sortir des présentes assises, que les résolutions qui en découleraient fassent force de loi par voie référendaire. Sur un tout autre aspect, le chef de l’Etat a déclaré que le présent dialogue ne saurait être une tribune de règlements de comptes, encore moins, un tribunal d’une franche de population contre une autre. Cependant, il n’a pas exclu le fait que le CTRI se réserve le droit d’instruire en cas de besoin, une véritable commission vérité et réconciliation le moment venu. Nous n’y sommes pas pour l’instant. Le dialogue national inclusif selon OLIGUI NGUEMA s’entend une rencontre entre gabonais à la recherche d’un modèle de gouvernance qui soit propre à nos réalités et qui sied à tous. Eviter la haine, la vengeance pour rechercher la résolution des problèmes des gabonais. « L’armée a fait sa part, le clergé doit faire sa part » a conclu le chef de l’Etat. Les travaux en ateliers dudit dialogue commencent effectivement ce mercredi 3 avril au stade de l’amitié Sino-gabonaise dans la commune d’Akanda.
Junior MBOULET