A la veille de l’ouverture officielle de la campagne référendaire en vue de l’adoption ou non de la nouvelle Constitution gabonaise, le président de la transition, président de la république, chef de l’Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a appelé, le mardi 5 novembre 2024, à travers son allocution ci-dessous, à se rendre massivement aux urnes le 16 novembre prochain afin de fait valoir leurs droits pour le futur du pays.
Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,
En ce moment solennel de notre histoire, je m’adresse à vous avec la profonde conviction que notre destin commun transcende nos différences. Comme le disait avec sagesse Nelson Mandela : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »
Notre pays, le Gabon, terre de nos ancêtres, berceau de nos espoirs, est aujourd’hui à la croisée des chemins. La transition que nous vivons n’est pas celle d’un camp contre un autre, mais celle de tout un peuple uni dans sa diversité, riche de ses différences.
Lors de notre arrivée au pouvoir, nous avons pris l’engagement à travers le chronogramme de la Transition de restaurer les institutions, d’organiser un dialogue national inclusif, de proposer pour adoption une nouvelle Constitution qui serait l’émanation des aspirations et des attentes du peuple gabonais, et enfin d’organiser des élections libres et transparentes où les résultats issus des urnes seront respectés.
A ce jour, les différentes étapes contenues dans le chronogramme ont été respectées. Nous avons enregistré 38.000 contributions des Gabonais, puis nous avons organisé le dialogue national dans la concorde et la fraternité pour mettre en forme lesdites contributions. Au sortir de cette étape, nous avons suivi un processus qui nous a conduits à la mise en place d’une Assemblée constituante puis à la proposition du projet de la nouvelle Constitution.
Les débats à chaque phase d’élaboration ont été riches et par moments houleux, bien
Heureusement, l’intérêt supérieur de la nation a toujours prévalu.
Peuple Gabonais, mes chers compatriotes,
Dans les jours à venir, nous serons appelés à nous prononcer sur une nouvelle Loi Fondamentale. Mais au-delà du texte, c’est notre capacité à dialoguer, à nous écouter et à nous respecter mutuellement qui est en jeu.
La paix, mes chers compatriotes, n’est pas la simple absence de conflit. Elle est, comme nous l’enseigne l’histoire, le fruit d’un travail quotidien, d’une volonté commune de préserver ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise. C’est la création d’un environnement où tous les gabonais peuvent s’épanouir.
Cette nouvelle Constitution, en mon sens repose sur des piliers essentiels :
- La garantie des libertés fondamentales ;
- La protection des minorités ;
- Le respect du pluralisme politique ;
- L’équité entre toutes les provinces ;
- La préservation de nos traditions et de notre diversité culturelle ;
- Le dialogue comme mode de résolution des conflits ;
- La justice sociale et l’égalité des chances ;
- La limitation stricte des mandats présidentiels ;
- L’indépendance effective de la justice ;
- La transparence dans la gestion des ressources publiques ;
- Le renforcement des contre-pouvoirs ;
- Et la décentralisation effective du pouvoir où le Président de la République sera votre serviteur.
J’insiste particulièrement sur le fait que chaque opinion compte, chaque voix mérite d’être entendue. Que vous soyez pour ou contre ce projet, votre point de vue enrichit le débat national. Informez-vous, débattez, participez aux discussions publiques sur ce projet constitutionnel.
Je vous appelle donc à participer massivement à ce référendum. Votre voix est déterminante, votre choix conditionnera l’avenir de nos enfants.
Le Gabon est notre maison commune. Nos différences ethniques, politiques ou sociales ne sont pas des obstacles, mais une richesse. Notre diversité est notre force, notre unité sera notre victoire.
Je m’engage personnellement, avec le CTRI, à garantir au peuple gabonais que ce référendum se déroule dans la paix, la transparence et le respect mutuel. Les Forces de Défense et de Sécurité ont reçu des instructions claires et fermes pour protéger tous les citoyens, quelle que soit leur position.
Aux jeunes de notre pays : vous êtes les gardiens de cette paix que nous construisons. Aux aînés, je demande leur sagesse pour guider les pas de tous. Aux femmes gabonaises, piliers de nos familles et de notre société, je réaffirme notre engagement pour une participation plus active dans la gouvernance.
La campagne qui s’ouvre doit être un moment d’échanges constructifs, pas de division. Chaque province, chaque village, chaque quartier doit être un espace de dialogue où s’exprime la fraternité à la gabonaise et le vivre ensemble.
Gabonaises, Gabonais,
L’avenir de notre nation est entre vos mains. Quel que soit votre choix lors de ce référendum, faites-le avec la conscience que nous sommes tous les enfants d’une même nation, les héritiers d’une même histoire et les architectes d’un même avenir. Que les erreurs du passé ne se répètent pas.
C’est enfin notre essor vers la félicité,
Que le seigneur tout puissant et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon.
Que Dieu protège notre peuple. Vive la République !
Je vous remercie.
Anaïs ADA