Libre propos

 Depuis le 2ème siècle avec le Père Justin, l’on a focalisé l’éducation chrétienne pour former ceux qui avaient la charge d’enseigner la Parole de Dieu et de la transmettre. D’où l’exigence d’une discipline d’étude avec une habilitation dialectique pour réfuter les hérésies, puis de défense de la foi chrétienne.

Cette conception a été supplantée par celle du moyen âge où l’enseignement était dans les monastères, mais aussi l’apprentissage des métiers de la vie technique et Professionnels.

Les missionnaires qui se rendaient en Chine avaient donc cet objectif de former cette jeunesse, plutôt de déceler des vocations à devenir des prêtres.

Avec la révolution française de 1789, cette conception a évolué avec la notion des libertés et en 1905, l’Eglise sera séparée de l’état, chaque entité devra désormais s’occuper de ses propres affaires. Nous sommes désormais dans un état laïc où le monopole de l’éducation ne sera plus dans les mains des clercs, mais bien un devoir régalien de l’état.

Mais vers 1910 pendant la conférence Mondiale des Églises, on réaffirmera cette volonté d’allier la Mission d’Evangélisation avec la Civilisation. Ce cadre va laisser des marques indélébiles d’une paupérisation anthropologique, à cause de la politique coloniale d’assimilation, car la civilisation occidentale française voulait faire des colonies des petits français dans la construction de l’imaginaire. Les Écoles des Églises rempliront comme celles dites officielles, cette mission civilisatrice.

Jules FERRY reviendra avec la notion d’école laïque obligatoire pour marquer désormais cette sécularisation agressive de l’éducation.

De nos jours, le conflit semble être attisé lorsque les confessionnels dénoncent cette laïcisation agressive avec l’introduction des valeurs autonomes humanistes et athées. Le contexte de violences en milieu scolaire ne rassure personne lorsque l’état ne peut plus protéger sa jeunesse. Les curricula de formation sont en inadéquations avec les valeurs culturelles et les mœurs déplorables de l’éducation ultra libérale. Les hommes d’Eglise estiment qu’on ne saurait placer les idées en soi, la pensée humaine au même niveau que les vérités éternelles révélées par les Écritures Saintes. Le caractère profane et éphémère des idées et des conceptions humaines sont passagères. Une idéologie ne saurait être une vérité éternelle, car elle est souvent falsifiée pour porter l’esprit de l’homme. Le racisme, le nazisme, l’eugénisme moderne et l’apparition des lobbies pour contrôler l’humanité laisse souvent les hommes d’Eglise très prudents et en alerte.

Les adeptes de l’état laïc accusent les religieux de transformer les écoles en terrain de prosélytisme. On peut bien s’intéresser le personnage du Jésus historique, de Mahomet, mais, le caractère laïc voudrait le respect des autres religions, et des non croyants. Dans ce cas l’état laïc se hissera au-dessus des religions et devrait afficher sa neutralité et son impartialité.

Toutefois, l’état sera garant des programmes pédagogiques pour tous et appuiera l’enseignement confessionnel par les subventions et la reconnaissance du personnel enseignant recruté par les Églises.

L’état va reconnaître les libertés religieuses sous le respect de la loi, la liberté d’expression et la liberté de conscience. Ces libertés sont exprimées pour recadrer l’état dans ses formes dictatoriales et de totalitarisme. L’Eglise a souvent du mal à supporter l’introduction des valeurs autonomes et antinomiques de défiance de Dieu et d’athéisme vulgaire comme spontané.

Si l’on veut effectivement voir la colère des religieux, touchez à leurs écoles, comme l’a souligné le sociologue Jean Marc ELA.

En conclusion, il y a lieu de replacer l’éducation chrétienne et insister sur ses nobles valeurs, dans ce monde en perte de valeur. On évitera les formes d’extrémisme religieux, pour laisser aux parents le modèle d’éducation qu’ils choisissent pour leurs enfants, mais aussi le choix de la religion sans pour autant exclure les non croyants. Le tout cadeau (École et hôpital), ne sont pas forcément des gages d’une éducation complète de croissance en grâce, en stature et en sagesse. C’est pourquoi nous insistons sur le consentement libre et éclairé des parents d’élèves et des enfants eux-mêmes.

Révérend Pasteur Rostand Essone Ella/ de l’Eglise Evangélique du Gabon

 

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