Le collectif des indignés de Be Tech en colère
Le Collectif des indignés de Be tech était face à la presse hier à son siège d’Oloumi, dans le 5ème arrondissement de Libreville, pour dresser le bilan d’étape de son mouvement de grève entamé depuis un mois. Les 27 membres du collectif en colère , revendiquent le paiement de leurs droits suite à leur mise au chômage technique depuis le 25 juin dernier. Une décision jugée suicidaire en ce contexte économique difficile par les victimes, mais légale par leur employeur pour des raisons de trésorerie..
La tension est vive à Be tech, une société spécialisée dans le bâtiment et l’électricité à la zone industrielle d’Oloumi dans le 5ème arrondissement de Libreville entre une partie des employés en courroux et la Direction Générale. Le personnel en grève depuis le 01 juillet dernier reproche à son employeur de l’avoir mis en congé technique sans consultation préalable du collège des Délégués du personnel et des membres du collectif des indignés pour apprécier de l’opportunité ou non d’une telle décision au moment où les nouvelles autorités du pays prônent le plein emploi .A en croire les plaignants, cette procédure de mise en congé technique devra déboucher au licenciement définitif sans parfois tenir compte de la législation en vigueur en la matière.” Nous ne voulons pas de congé technique empoisonné qui finiront par notre licenciement définitif sans que nos droits ne nous soient intégralement payés comme ce fut le cas avec une douzaine de nos collègues en mars dernier. Nous voulons une procédure de rupture conventionnelle de contrat avec notre employeur conformément à l’article 77 du code du travail pour une séparation à l’amiable qui arrangerait les différentes parties en crise et non nous poussé à la démission collective pour avoir réclamé l’amélioration de nos conditions de vies et de travail” ont clamé haut et fort les membres du collectif devant la presse hier à Libreville. Une procédure battue en brèche par l’employeur qui estime à son tour que » le agents mis en congé technique de deux mois par ses soins pour des raisons économiques sont censés être à la maison, et ne devraient pas entreprendre un mouvement de grève à l’enceinte de l’entreprise au risque de plomber davantage l’image de marque et la situation économique de l’entreprise et faire fuir les potentiels clients” a retorqué le Directeur Générale, André Roger Berre, gêné par la présence de la paresse dans ses locaux. Avant de conclure que l’affaire est désormais entre les mains du juge de referee du Tribunal de Libreville, et que le verdict devra être rendu le 07 Août prochain pour être mieux fixer sur le sort du personnel en grève.
Pour rappel, le personnel en grève constitué pour l’essentiel des exécutants en bâtiment et en électricité, reproche à sa Direction Générale entre autres: le non respect des droits sociaux des travailleurs ( CNSS et CNAMGS non payées), la violation flagrante du code de travail, l’absence de contrat de travail pour tous les employés, les violences verbales en milieu professionnel, les fiches de paie non-conformes, la non-revalorisation des catégories socio-professionnelles depuis des années, et la mise au chômage technique sans concertation avec les délégués du personnel.
La société Be Tech créée en 2008 par André Roger Berre, Ingénieur en électricité et bâtiment, emploie à ce jour, une soixantaine d’employés tous de nationalité Gabonaise. Une société qui peine aujourd’hui à fonctionner normalement en raison de plus de 4 milliards de francs CFA d’impayés de la dette par une partie de sa clientèle notamment l’Etat Gabonais. Une situation qui devra Interpeller davantage le Comité de Restauration des Institution, qui exhorte les Gabonais à créer des entreprises pour mieux lutter contre le chômage. Mais une création d’entreprises qui devra nécessiter un véritable plan d’accompagnement à court-moyen et long terme pour leur survie optimale. Sinon, les mêmes causes dénoncées avec le régime déchu, risqueraient de produire les mêmes effets avec le nouveau régime si on ne change pas de paradigme.
Rufin Martial Oke Nze