Le processus de Transition au Gabon bat son plein notamment à la commune de Ntoum dirigée depuis plus de quatre mois par le Délégué Spécial, Samuel Ndoutoume Ekoua. Occasion pour ce dernier de dresser le bilan d’étape du chemin parcouru, avant de prospecter l’avenir.
Paracletnews: Mr le Délégué Spécial de la commune de Ntoum, vous avez pris officiellement vos fonctions le 07 février 2024 dernier, s’il vous était donné de dresser votre bilan d’étape que diriez-vous aux populations?
Délégué Spécial de la commune de Ntoum
Dans un premier temps, je dois préciser que je ne suis pas un élu, je suis nommé par le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, à partir de ce moment-là, j’ai une feuille de route qui a été donné au niveau du premier Ministre, Chef du Gouvernement de Transition, du Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur, le Gouverneur de province de l’Estuaire, ce sont ces instructions là que je mets en musique. Dans la feuille de route que j’ai dans l’exécution de ma tâche, le premier grand dossier que j’ai, c’est le problème foncier dans la commune de Ntoum ; le deuxième problème est celui de la gestion des ordures ménagères. Mais pour mettre tout cela en musique, il a fallu dans un premier temps, que je regarde autour de moi, mes ressources humaines, pour pouvoir mettre en branle tout le programme. Par ce que nous à l’armée, on dit un homme, une mission, des moyens. Et parmi ces moyens, ce sont les ressources humaines. J’ai donc engagé au niveau de la gestion des ressources humaines, j’ai vu exactement quel était le nombre des personnes qui travaillait à la mairie, j’ai vu leur niveau de traitement en ce qui concerne les salaires. Et La première décision que j’ai eu à prendre au cours d’un conseil au niveau du budget de la mairie, c’est d’augmenter les salaires des personnels notamment ceux qui avaient les plus bas salaires. Ensuite, j’ai introduit des éléments d’appréciation tels que les frais de transport qui rentrent dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail et de vies des personnes. J’ai réorganisé les services. Je suis par exemple maintenant en train d’entreprendre pour moderniser l’outil de travail en commençant par les locaux. Parce que Pour l’instant, nous sommes quasiment locataires au niveau du bâtiment de l’Assemblée départementale, nous avons aménagé les locaux qui ont permis que tous les services travaillent dans des conditions adéquates. Voilà pour ce qui est du personnel.
Maintenant, en ce qui concerne le budget, j’ai amélioré les rentrées des recettes. Parce que chaque mois je fais un effort pour comparer avec les services du Trésor du percepteur. Ces services me communiquent les données chiffrées de l’année dernière, je les compare aux données de cette année-ci. Ce qui fait que ma gestion est un bilan qui est hautement positif. Parce que j’ai quasiment enregistré un peu plus de 100 millions de francs qui sont rentrés dans les caisses du Trésor par rapport à l’année dernière et à la même période. Donc, j’améliore les conditions de travail, j’améliore l’outil de gestion, et je vais m’atteler pour cette année-ci sur un budget de 100 millions qui m’a été attribué pour l’achat du matériel roulant, les commandes ont déjà été faites, tous les Délégués d’arrondissements avec leurs adjoints, et bien entendu, tous les adjoints qui sont avec moi.
L’augmentation des salaires du personnel est de l’ordre de combien en pourcentage ?
Le pourcentage des salaires a augmenté de 5%. Parce que je respecte principalement le plafond budgétaire. J’ai un budget d’1 milliard 700 millions de francs CFA, et j’ai d’abord priorisé ceux qui gagnaient en dessous de 150.000FCFA. J’ai ramené tous ceux qui avaient des bas salaires à 150.000FCFA. Donc, Personne ne gagne aujourd’hui en dessous de 150.000FCFA.
Et en matière de prime de transport ?
Nous appliquons le barème en vigueur.
Et qu’en-est-il du diagnostic de votre récente tournée des commerçants ?
J’ai effectué une tournée auprès des opérateurs économiques de tous les arrondissements de la commune de Ntoum, pour répertorier, identifier, et les localiser. Dans un premier temps, j’ai pensé qu’il fallait les réunir à la salle polyvalente. Mais j’ai opté d’aller vers eux. Aujourd’hui j’ai identifié plus de 1300 opérateurs économiques ce qui me permet d’être suffisamment fixé et de mieux préparer le budget de 2025.
Où en êtes-vous avec les travaux de construction du futur Hôtel de ville de Ntoum?
Les travaux étaient évalués à 900 millions de francs CFA, à mon arrivée, on avait déjà déboursé 500 millions.et les travaux étaient quasiment arrêtés. J’ai dû convoquer l’opérateur économique en question, et quelques jours après, les travaux ont repris. Aujourd’hui, je cherche le financement. Parce qu’en dehors des 900 millions, nous avons ajouté la clôture, et une salle des fêtes. On cherche des financements. Mais cette année-ci-, nous avons injecté 300 millions pour la suite des travaux. Mais je compte surtout sur le président de la transition. Parce que je souhaiterais que cet immeuble-là soit terminé avant la fin de la transition.
Quelle est la situation sociale des agents municipaux notamment à la CNSS et à la CNAMGS ?
Nous avons trois catégories d’agents au niveau de la commune de Ntoum. Nous avons des agents municipaux, le personnel journalier, et les contractuels. J’ai dû résoudre ce problème. Ceux qui sont agents municipaux sont régulièrement assurés à la caisse et les prélèvements se font immédiatement à la source. En somme, J’ai à peu près tout personnel confondu 150 agents dont les permanents représentent un tiers.
Entretenez-vous des relations particulières avec la Zone économique de Nkok?
Effectivement, nous avons de très bonnes relations avec la zone économique de Nkok. D’ailleurs, Je dois me réjouir de ce que je sois le premier à rentrer dans la zone économique de Nkok , et déclencher le processus de RSE c’est à dire Responsabilité sociétale des entreprises. J’ai rencontré l’Administrateur Délégué de Nkok récemment, avec qui j’ai eu plusieurs séances de travail en présence de ses collaborateurs. Et dans le cadre de la RSE, ils ont déjà entamé de poser des actes. Nous avons fait la semaine dernière le tour de la commune, pour regarder les aspects sur lesquels ils pourront nous apporter un apport substantiel. C’est ainsi que les routes vont être refaites notamment au niveau du Carrefour Cocobeach jusqu’à la jointure avec la nationale. Ils vont également aménager autour du marché de Ntoum et sur l’ancienne route jusqu’au pont qui est du côté de l’ancien hôpital. Ils vont également remonter du carrefour-Cocobeach jusqu’à la sortie sur la bretelle qui donne sur la nationale.
Avez-vous une dernière préoccupation ?
Ma préoccupation, c’est que nous attendons l’arrivée du Chef de l’Etat, nous avons été conviés à une réunion au gouvernorat avec le Directeur de Cabinet du Vice-Président de la République qui devait normalement venir à Ntoum le 20 juin dernier. Mais pour des raisons de calendrier, cette visite a été reportée sine die. Dans tous les cas, nous attendons avec impatience que le Chef de l’Etat arrive. Nous avons déjà établi un programme de projets. Je vous remercie.
Entretien réalisé par Rufin Martial Oke Nze