Au terme de la campagne référendaire de novembre dernier, suivie de l’adoption de la nouvelle constitution par une victoire écrasante du ‘’OUI’ à 91,64%, le Président du Conseil National des Associations du Gabon ( CNAG), Docteur Thyernaud Bouassa Mayombo, se félicite de l’apport de sa plate-forme associative à ce scrutin historique pour le retour à l’ordre constitutionnel au Gabon. Avant de dénoncer les manquements observés dans la gestion de la manne électorale destinée à la société civile.
Paraclet News: Mr Le Président, s’il vous était donné de dresser le bilan de la contribution de votre plate-forme associative dans l’adoption de la nouvelle constitution Gabonaise par voie référendaire, Que diriez-vous aux populations?
Docteur Thyernaud Bouassa Mayombo:
Merci pour l’intérêt que vous portez au Conseil National des Associations du Gabon (CNAG) dont j’ai la charge de conduire en qualité de Président.
Je tiens à rappeler que le CNAG est une instance qui regroupe l’ensemble des associations reconnues par le ministère de l’intérieur disposant d’un récépissé définitif ou provisoire.
S’agissant de la campagne référendaire de novembre 2024, le CNAG a démarré ses activités par un séminaire de renforcement des capacités des Associations pour le ‘’Oui’’ à la Chambre de commerce de Libreville lors de la précampagne. Cette formation a permis de donner des éléments de langage aux associations pour le ‘’Oui’’ à la constitution. Ce séminaire a vu une forte participation des associations, cela s’explique par le fait que cette constitution donne un accent particulier aux associations par son article 7.Cet article a été un argument important pour mobiliser les associations sur l’ensemble du territoire national en s’appuyant sur nos délégations provinciales notamment l’Estuaire, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué Lolo, et le Woleu Ntem.
La champagne proprement dite a démarré par le grand meeting associatif de Ntchorere à l’ancienne Sobraga dans le 2ème arrondissement de Libreville. Un meeting qui a mobilisé plus de 250 associations puis le déploiement des délégations dans chaque province.
Le retour que nous avons de nos délégations est très favorable, dans ce sens que ce test a révélé que nous sommes un espoir pour le devenir de la vie associative et surtout un relais de concertation, d’orientation, d’éducation, de sensibilisation et de propositions des questions de la vie associative.
Je tiens tout de même à souligner que le CNAG n’a pas bénéficier des moyens financiers et matériels qui ont été octroyés à la société civile pour se déployer sur le terrain ce que nous déplorons, c’est avec des contributions de chaque association et des sympathisants que nous avons relevé ce grand défi. C’est pour cette raison que nous avons organisé une messe d’action de grâce le 3 décembre 2024 à saint Pierre de Libreville, pour rendre grâce à DIEU, pour son implication dans tout ce que nous avons entrepris durant cette campagne et remettre les prochaines étapes de la transition entre les mains du Seigneur.
Pour mener un tel challenge, cela nécessite des moyens colossaux, avez-vous bénéficié d’un quelconque soutien financier des autorités de la Transition?
-Négatif, le Conseil National des Associations du Gabon, n’a pas bénéficié des moyens qui ont été remis à la société civile, nous avons été écartés pour des raisons inconnues. Notre campagne a été entièrement financée sur fonds propre et les contributions des sympathisants, du coup, il nous est difficile, de vous révéler le coût financier de notre déploiement sur le terrain pour le ‘’Oui’’ au référendum.
Toutefois cette campagne, a révélé beaucoup d’insuffisances sur le financement des associations pour ne pas dire de la société civile, ceux qui ont reçu les moyens des associations, ne les ont pas redistribués de manière objective aux ayant-droits. Cet état de fait relance le débat de la gestion des associations et ONG en période électorale dans notre pays. Une situation déplorable qui pourrait être, un élément réfractaire à la nouvelle politique impulsée par les nouvelles autorités.
A cet effet, je lance ici un appel pressant, aux autorités du CTRI, en particulier le Président de la République, Chef de l’État, de réorganiser la société civile en impliquant toutes les composantes notamment les associations à travers le Conseil National des Associations du Gabon.
Quels enseignements tirez-vous de cette campagne référendaire?
-Les enseignements que nous tirons de cette campagne sont de deux types : primo, les enseignements positifs :
1. Désir manifesté des associations d’appartenir à une instance associative telle que le CNAG pour porter haut leurs dysfonctionnements.
2. Le déploiement spontané des associations affiliées au CNAG sur l’ensemble du territoire national.
3. L’unicité des associations, à conjuguer leurs efforts pour l’intérêt supérieur de la nation.
4. Le Désir des associations de renouveler la classe de la société civile à travers leur mobilisation autour du CNAG
5. Les associations sont résolument engagées à prendre en main leur destinée en devenant une véritable force de propositions politique et socio-économique.
Secundo, les enseignements négatifs :
1. Certains responsables de la société civile ont gardé les méthodes peu orthodoxes héritées du régime déchu, en excluant la société civile représentée par les associations.
2. La mauvaise gestion des fonds destinés à la société civile (ONG et association) par une catégorie des personnes
3.La rétention des informations de la société civile.
Ces manquements ont permis de booster le Moral des associations d’aller de l’avant. Toutefois cette marginalisation des associations ne saurait perdurer au risque de créer un climat délétère au sein de la société civile.
Aujourd’hui, après l’adoption de la nouvelle constitution par une victoire écrasante du ‘’OUI’’, l’heure est à l’unité des fils et filles du Gabon, pour construire le Gabon nouveau tant rêvé par nos ancêtres, et non pas un Gabon de division.
Et vos attentes pour les échéances avenirs?
-Les attentes sont nombreuses, Je profite de votre tribune pour formuler une demande, au Président de la transition, Président de la République, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, à recevoir les associations, afin de recueillir leurs besoins urgent pour construire davantage une transition inclusive et apaisée.
Les associations sont une force de proposition, pour le devenir et la suite des événements.
Il faut mettre les associations en confiance pour les prochaines étapes.
En outre, au premier trimestre de 2025, le Conseil National des Associations envisage effectuer une tournée nationale pour installer les délégations provinciales du CNAG en vue de mieux organiser la société civile.
Aujourd’hui, il est question de conjuguer nos efforts pour participer au développement socio-économique de notre pays, c’est pourquoi j’annonce l’organisation des états généraux de la société civile au mois de mai 2025 sous l’égide du Conseil National des Associations du Gabon.
Cette grande messe regroupera les associations et les ONG Gabonaises, les modalités seront étayées dans un avenir proche.
Avez-vous une dernière préoccupation?
-Le Gabon est en transformation sur tous les plans notamment politique, social, économique, de ce fait la société civile doit être inclusive sans distinction ethnique, professionnelle, d’activité pour construire le Gabon nouveau, en impliquant toutes les forces vives, associations et ONG.
Aujourd’hui nous rencontrons quelques difficultés pour intégrer notre siège national notamment la maison des associations, pour mener à bien nos activités, j’appelle à l’intervention du Chef de l’Etat, son Excellence le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA pour nous faciliter l’acquisition de notre siège (maison des associations).
Entretien exclusif réalisé par Rufin Martial Oke Nze
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